1. |
Des hommes
05:20
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Au-d’sus d’l’ozone, on plane
Dans nos ballons d’hélium
On échange des organes
Bourrés de silicone
Mais pourquoi on nous tanne
Quand tout est nickel-chrome
Que les bulles de méthane
Ne gênent presque personne
Après tout nous ne sommes
Que des hommes
Les peuples qu’on affame
Au nom de l’Amazone
Et la Terre qui se fane
Sous nos déchets carbones
Ces crimes que l’on gomme
Que personne ne condamne
Et les fumées d’opium
Qui sortent des soutanes
Après tout nous ne sommes
Que des hommes
Et les centrales nippones
Fabriquées en titane
Dans l’œil du cyclone
Y’en a un qui ricane
Explosée la bonbonne
Aux instincts pyromanes
Qui crache son uranium
Dans une mer de larmes
Après tout nous ne sommes
Que des hommes
Que des hommes
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2. |
Ça sert à rien
04:58
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Rien ne sert de périr
Il faut brandir le poing
Il faut entretenir
La haine au plus haut point
Jeter des cailloux
Viser des têtes
Lancer des roquettes
Dans les corps faire des trous
Même à la crèche
Ils sont méchants
Tous ces enfants
Qui s’tirent les mèches
Passent leurs journées
A s’arracher des mains
Le beau jouet
Qu’y est même pas bien !
D’tout’ façons, ça sert à rien
Des erreurs on retient rien
Ça sert à rien de toutes façons
Sont trop cons !
Heureusement qu’y a Dieu
Pour se mettre d’accord
Pour s’étriper du mieux
Qu’on peut, sans remords
Il est pratique le Vieux
Pour servir les grandes causes
Les génocides aux airs pieux
Et finir en apothéose
Apocalypse en perspective
Ça leur fait pas peur
On gaspille tous notr’salive
A parler d’un monde meilleur
Rien ne sert de faire rire
Rien ne sert de penser
Suffit d’attendre sans rien dire
Qu’on achève l’humanité
D’tout’ façons, ça sert à rien
Des erreurs on retient rien
Ça sert à rien de toutes façons
Sont trop cons !
Sont trop contents de n’être rien
Que des humains qui tuent des gens
Qui comprennent rien, à quoi bon !
Sont trop cons !
Sont trop cons !
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3. |
Bataclan
03:38
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Un jour ta route a rencontré celle d’la misère
Et si tu étais là-bas, c’était juste pour un concert
T’as cherché dans leur regard un éclat d’lumière qui réchauffe
Mais c’qu’ils avaient pour toi, c’est des balles de Kalachnikov
Alors c’est dans le sang et dans le froid que tu t’es allongée
Occupés à semer l’effroi, ils n’ont pas vu qu’tu respirais
T’es restée sans bouger mais le cœur toujours battant
Le cœur bat quand on abat le cœur du Bataclan.
Ils sont venus pour semer la mort et la nuit
Mais ce soir-là c’est tout l’contraire qui s’est produit
Oui des gens sont tombés mais d’autres se sont levés
Sous son drapeau se dresse un pays tout entier
Armé de liberté, poing levé contre des assassins
Pour dire que dans cette salle, personne n’est mort pour rien
Toi t’avais rien à voir avec cette guerre de clans
Ta vie s’est arrêtée un 13 novembre au Bataclan.
Il faut qu’tu saches petit soldat sans âme
Que les notes de musique c’est comme des oriflammes
Tu vas comprendre petit soldat perdu
Qu’à la fin de l’histoire c’est toi qui va l’avoir dans l’cul
Mais tu ne mérites pas même que je gâche mes mots
Soldat de l’inutile, de l’humanité tu es le zéro
Ce qui compte le plus c’est c’qui coule dans nos veines
C’est ce qui réduit à néant ta haine.
Derrière le bruit des bombes on entend une clameur
C’est le cri révolté de ceux qui n’ont pas peur
Dans leur poitrine ouverte coule un liquide brûlant
Leurs cœurs battront toujours au cœur du Bataclan.
Leurs cœurs battront toujours au cœur du Bataclan.
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4. |
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Une idée politique
Ça veut dire qu’on y croit
C’est de la sémantique
Il faut que ça se voie
Pour cacher la misère
Elles sont bien tricolores
Les thèses sécuritaires
Qui mettent tout’l’monde d’accord
C’est comme un somnifère
Tu ris puis tu t’endors
Au réveil, on manque d’air
On appelle du renfort
Des idées racoleuses
Faut voir comme on y croit
Des choses pas très glorieuses
Mais ça on le dit pas
Des rumeurs je colporte
Des trucs de caniveau
Je rampe comme un cloporte
On m’appelle Morano
On connait la musique
Qui attire les bourgeois
Faire tourner la boutique
Et récolter des voix
Au pouvoir on y croit
Et encore dur comme fer
On enchevêtre les croix
Exhibe sa boutonnière
Je suis sur la photo
Roi des esprits petits
Je mets des talons hauts
J’ai le nom de Ciotti
On y croit au passé
A l’histoire déglinguée
Des corps inanimés
Et aux âmes mort-nées
On y croit à l’élite
Parlementaire ronflante
A la caste décrépite
Ramollie et puante
On se fera Justice
Pas par quatre chemins
On n’est pas des Narcisses
Pour rien
Je passe à la télé
Mon poison se distille
Il saura apprécier
Combien je suis servile
A la grande Assemblée
Je fais mon numéro
De pantin offusqué
Je suis Henri Guaino
C’est comme un somnifère
Tu ris puis tu t’endors
Quand on fait l’inventaire
Y’en a de tous les bords
Tant d’autres Pinocchios
Qui ne méritent même pas
Qu’on leur dédie des mots
Mais qui sont candidats
Tant d’autres figurines
Auraient leur place ici
Mais faut que je termine
Ma chanson est finie
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5. |
Naufrage
04:01
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Mon radeau de fortune
La lueur d’un espoir
On ne voit plus les dunes
Et j’ai peur dans le noir
On ne voit plus les dunes
Et j’ai peur dans le noir
Le bleu profond des larmes
Me noie, me noie
Le bruit claquant des armes
S’éloigne de moi
La rage blanche des lames
Mord dans le bois
Je suis fait comme un rat
Allah est l’alibi
Pour massacrer les foules
Au large de la Syrie
Mon radeau coule
Je pense à ma chérie
Mon radeau coule
Ils m’ont promis la lune
Et moi, j’y crois
Maintenant, j’ai plus une thune
Ça m’servirait à quoi ?
J’avale toutes mes larmes
J’me noie, j’me noie
Je suis fait comme un rat
Ils m’ont promis la lune
Et moi j’y crois
Maintenant j’ai plus une thune
Ça m’servirait à quoi ?
Allah est l’alibi
Pour massacrer les foules
Au large de la Syrie
Mon radeau coule
Mon radeau coule
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6. |
La firme
03:12
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|||
Dans la firme
J'te confirme
Si t'es pas conforme
T'es infirme
Ou difforme
Dans la firme
On t'informe
On t'enferme
Dans l'infâme
Ou l'enfer
Dans la firme
Ce qui prime
C'est la frime
Et les formes
Pas l'effort
Dans la firme
Ce sont les forts
Qui s'la ferment
On désarme
Ceux qui marnent
Dans la firme
On te berne
En des termes
Uniformes
Chloroformes
Dans la forme
On t'estime
Dans la norme
On te charme
T'es sublime
C'est pas un crime
Qui t'alarme
Pas d'stratagème
Pas d'vacarme
Dans la firme
C'est la thune
Qui gouverne
Les gardes-chiourmes
Sont pachydermes
Dans la firme
Y'a des germes
Qui hibernent
Dans ton derme
Et tes larmes
Dans la firme
Il y a des bornes
Routinières
Et des urnes
Mortuaires
|
||||
7. |
||||
On t’a pas dit ?
Et bin, t’es un peu trop vieux
Tu serais gentil
De préparer tes adieux
Tu sais c’que c’est
C’est une crise au plan mondial
On a raté
Notre objectif commercial
On t’l’avait dit
Bah ça n’arrive pas qu’aux autres
C’était écrit
Tôt ou tard un jour, tu sautes
Dans ton malheur
D’un côté tu as d’la chance
Ton employeur
N’regarde pas à la dépense
Qu’elle est gentille
Mon entreprise !
C’comme ma famille
Faut qu’elle me dise
Pourquoi je sors
Moi je pouvais
Servir encore
Servir encore
Moi je pensais
A son éthique
Qu’elle m’respectait
Qu’j’étais unique
Mais son cynisme
Pour me jeter
C’est du réalisme
Y’a qu’ça de vrai !
T’as fait tes cartons ?
Toutes ces années de services
Combien de cons
Dont tu as supporté les vices
Des souvenirs
Ça tu les ramasses à la pelle
C’qu’il faut subir
Pour remplir son escarcelle !
T’as pas d’regrets
Juste un pincement au cœur
C’était plus c’que c’était
Et tu comptais les heures
C’t’une page qui s’tourne
Avec plus rien derrière
Et si tu te retournes
Tu penseras le contraire
Qu’elle est gentille
Mon entreprise !
C’comme ma famille
Faut qu’elle me dise
Pourquoi je sors
Moi je pouvais
Servir encore
Servir encore
Qu’elle est sympa
Ma société !
Pour mon emploi
Elle veut payer
Elle est divine
Elle est si belle
Dans ses combines
Existentielles
Pourquoi je sors
Moi je pouvais
Servir encore
Servir encore
Pourquoi je sors
Pourquoi je sors
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8. |
Derrière le front
05:36
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Allons enfants de l’amnésie
Le Jour des Cons est arrivé !
Parmi nous de l’ignominie
Recommence à sentir mauvais
Recommence à sentir mauvais
Allons enfants mal élevés
A avoir peur de l’étranger
Entendez-vous dans les campagnes
Ces bleus blancs rouges candidats
Nous parler tout en filigrane
De la menace d’Al Quaïda ?
Entendez-vous dans les micros
Les vieux clichés de la bestiole
Qui viennent jusqu’ dans nos écoles
Apprendre la haine à nos marmots
Qui viennent jusqu’ dans nos écoles
Apprendre la haine à nos marmots ?
Si t’es un citoyen
Faut faire bien attention
Et crier, crier qu’le sang pur
C’est une idée à la con
Attention, citoyen !
Faut passer à l’action
Et dire et dire que c’qui est impur
C’est c’qu’il y a derrière le front !
Que c’qui est impur
C’est c’qu’il y a derrière le front !
Allons enfants d’la nostalgie
Les périodes noires sont oubliées
Parmi nous la xénophobie
Commence à nous casser les pieds
Commence à bien nous les briser
Allons enfants trop assoupis
Pour s’occuper de l’étranger
Entendez-vous bien la furie
De ceux qu’on somme de dégager ?
Entendez-vous la musulmane
Pleurer les larmes de l’exil ?
Accueillez-vous bien les tziganes
Qui viennent jusque dans nos villes
Avec leurs rires et leurs compagnes
Qui viennent jusque dans nos villes
Leurs enfants dans des caravanes ?
Attention, citoyen
L’histoire à reculons
C’est du sang, du sang rouge
Qui coule qui coule pour de bon
Ton arme, citoyen !
C’est d’pas être un mouton
Et dire et dire que c’qui est impur
C’est c’qu’il y a derrière le front !
Que c’qui est impur
C’est c’qu’il y a derrière le front !
Allons enfants d’la barbarie
Vos heures de gloire me font gerber
Vos grandes batailles, vos génocides
Vos meutes sanglantes d’illuminés
Tout ça me donne envie de pleurer
Tout ça me donne envie de pleurer
Allons enfants tous persuadés
D’être plus français que les français
Comprendrez-vous un jour enfin
Que votre nationalité
Vaut pas qu’on s’fasse assassiner ?
Faut pas en faire une montagne
Ça devrait pas être difficile
D’accueillir jusque dans nos bras
Ces milliers d’demandeurs d’asile
D’accueillir jusque dans nos bras
Ceux qui ne nous ressemblent pas
Allez beau citoyen !
Bientôt les élections !
Faut voter la fraternité
Et pas faire le couillon
Ton arme, citoyen !
C’est ta voix à l’unisson
Qui dit que c’qui est impur
C’est c’qu’il y a derrière le front !
Attention citoyen
L’histoire à reculons
C’est du sang, du sang rouge
Qui coule qui coule pour de bon
Tes larmes, citoyen
Couleront à gros bouillon
Si t’écris pas, t’écris pas
« Egalité » sur ton front !
Si t’écris pas, t’écris pas
« Egalité » sur ton front !
Et dire et dire que c’qui est impur
C’est c’qu’il y a derrière le front !
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9. |
Simone
03:54
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Y a un grain de sable
Sur la crème solaire
De ton adorable
Petit cul à l'air
Oh Simone !
Tu sais qu't'es conne
T'as pas deux neurones
Qui fonctionnent
Quand tu prends l'sun
Tu t'fais appeler Sév'rine
Simone, c'est pas fun
C'est trop méga "has been"
Oh Simone !
Tu sais qu't'es bonne
Qu'à faire la gloutonne
Aux seins d'silicone
Tu glousses de plaisir
Quand ton mobile sonne
Y a vraiment pas à dire
T'as d'la conversaciõn !
Oh Simone !
T'affoles les bonhommes
Mais tes mines de mignonne
Ne dupent personne
T'as rien dans l'cigare
Pas d'vocabulaire
Tu comprends rien à l'art
Ni à la grammaire
Oh Simone !
T'es pas folichonne
Quand tu joues la cochonne
Et qu'ton con sonne,
"S", voyelle, "I", consonne, "M", voyelle, "O", voyelle, Simone !, consonne "N", consonne, Simone... voyelle ?
|
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10. |
La boussole
03:57
|
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||
Une nuit pleine d'étoiles
J'ai trouvé une boussole
Au sol, elle brillait comme
Un fanal
L'aiguille tournait mal
Tremblait, tremblait
Trop usé, le métal
Rouillait
Poétique compas
Magnétique lunette
Qui guide mes pas
Ma tête
Sais-tu où va ce monde perdu ?
Sais-tu où est son coeur ?
Et comment les hommes meurent
Pourquoi ils tuent
Un horloger ravi
Répara l'instrument
Sur son centre remit
L'aimant
La lame de fer noircie
Du globe montra le pôle
Avant l'aube, je perdis
Ma boussole
Lunatique compas
Magnétique lunette
Comment finir sans toi
Ma quête ?
Sais-tu ou va mon coeur ?
Pourquoi de boire j'ai envie ?
Pourquoi ce sont leurs yeux qui rient
Quand c'est ma voix qui pleure ?
Lunatique compas
Magnétique lunette
Comment finir sans toi
Ma quête ?
|
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11. |
L'ennui
05:09
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|||
L'ennui - People Ignore who i Am - August 2008
under a Creative Commons License BY-NC-ND 2.5
C'est une vie faite de rien
De superflu et d'anodin
Il y a des gestes qu'il faut refaire
Des habitudes et des repères
Sortez-moi d'là avant la fin
Sortez-moi de cette vie de rien
J'ai besoin d'air et de cristal
De feu et de passion brutale
C'est une vie faite de riens
Qui use à s'en mordre les mains
Il y a des gens qui vont qui viennent
Et personne dont on se souvienne
Sortez-moi d'là avant la fin
Sortez-moi de cette vie de rien
J'ai besoin d'amour, de cascades
De brûlures, de dégringolades
Sortez-moi d'là, j'vous en supplie
Ou bien je vais mourir d'ennui
J'ai besoin de blessures et de drames
D'une épaule où poser mes larmes
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12. |
Philomène
06:40
|
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Lyrics by Jean-Luc Jirou-Najou
Ses bottes happées par la flaque de kérosène
Son estomac visqueux qui vidange ses bahlsen
Fumet du carburant qui pollue son haleine
Sa chemise éculée raide de ses baleines
Philomène pas de veine
Ta beauté est bien vaine
Philomène pas la peine
T’as quitté mon domaine
Cache le tatouage au charbon des femens
De son pipeline aux fluides homogènes
Frimeuse névrotique elle se la joue Carmen
Bombe ou mururoa elle va, se la ramène
Philomène pas de veine
Ta beauté est bien vaine
Philomène pas la peine
T’as quitté mon domaine
|
||||
13. |
La nuit je mens (cover)
04:44
|
|||
14. |
Langage diplomatique
04:38
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|||
Les soirées de l’ambassadeur
Sont réputées pour le bon goût
De tous ses charmants visiteurs
Habitués à faire la roue
Ah ! Politesse et politique
Sont tes mamelles diplomatiques
Et sous prétexte d’ingérence
T’évites d’froisser les dirigeants
Souvent ta délicate errance
Se compte en enfants achevés
A l’arme lourde automatique
Ton alibi démocratique
Fait plier d’rire les militaires
Tes grands écarts bureaucratiques
Privent des innocents de leur terre
Et de leurs pères et de leurs mères
ONU-lissime aréopage
Ton conseil de sécurité
Qui ne fait que du bricolage
N’comprend rien aux conflits armés
ONU, monument inutile !
Discutailler ne résout rien
Et tous ces milliers de civils
Attendent que tu te bouges le train
Et tous ces milliers de civils
Attendent que tu te bouges le train
Quand tu te gaves de petits-fours
Et de courbettes à l’ambassade
A force de détours et d’détours
T’es d’venu l’maître d’la dérobade
Tes mots polis et policés
Sans incidents et sans accrocs
Tes beaux discours si nuancés
S’alignent bien sages dans les micros
Tu peux garder les yeux fermés
Tu peux dormir, ambassadeur
Puisqu’il suffit d’un seul allié
Pour maintenir un dictateur
Et fabriquer des réfugiés
Que dire de tes observateurs
Qui ne voient pas les armes chimiques
Ni les tortures ni les barbares
Et qui préfèrent la sémantique
Plutôt qu’la chasse aux salopards
ONU-isible et longue attente
Que quelque chose se décide
Toujours pas de mesure urgente
Qui interdise les génocides
ONU-méro d’acrobatie
ONU-ageux et beau discours
Ton apathique philosophie
Aux hommes n’est d’aucun secours
ONU-ancées tes positions
Qui donnent surtout l’impression
Que l’grand machin ne sert à rien
Qu’à discuter de c’qu’y est pas bien
ONU tu manques de tonus
Pour pondre tes résolutions
Pour virer les olibrius
Qui bâillonnent les populations
ONU tu manques de tonus
Pour virer les olibrius
ONU, monument inutile !
Discutailler ne résout rien
Et tous ces milliers de civils
Attendent que tu te bouges le train
|
||||
15. |
||||
Qu’avons-nous fait ?
(People Ignore who i Am – Juillet 2014) – CC licence by-nc-nd 2.5
De belles américaines
Aux pensées anodines
Filent à une mort certaine
Hantée de guillotines
Fauteuils électrifiés
Talion réconfortant
Poisons lents distillés
En de vains innocents
D’un monde de vengeance
Ils gardent la mémoire
Emportent leur innocence
Vers des juges moins noirs
Il sera bien trop tard
Pour se le demander
D’un soupir blafard
« Qu’avons-nous fait ? »
Ça fait des ecchymoses
Et des plaies grandes ouvertes
Les plans se superposent
Sur ces images inertes
Ils étaient bien nombreux
Pour cette mise à mort
Avions-nous tant d’aveux
A faire sortir du corps ?
Le brouillard est tombé
Sur ces linceuls rougis
Des âmes sacrifiées
Aux crimes du non-dit
On aura bien trop peur
Pour enfin regretter
Dans un souffle intérieur
« Qu’avons-nous fait ? »
|
||||
16. |
||||
Il est 4h du matin
Le D.J. passe ‘Y.M.C.A’
Il a rien trouvé d’plus malin
Pour se foutre de la gueule des gays.
M’enfermer dans une boîte
Entouré d’congénères
Génère chez moi une immédiate
Crise d’urticaire
Toutes ces haleines alcoolisées
Ces sourires niais
Ca m’donne envie
To go ailleurs et ailleurs et ailleurs…
Tu r’mues du cul, tu danses du ventre
C’est parce que le doute t’habite.
Tu bouges ton corps, tu t’colles aux autres
C’est pour qu’la foule t’abrite
J’te donne du groove, j’te donne du beat
Pour que le move t’habite
Pour que le move t’habite
Tous ces p’tits culs qui se trémoussent
Toute cette sueur mal contrôlée
C’est parce qu’ils ont la frousse
Tous ces pantins articulés
S’enfermer dans une boîte
Et se contorsionner
Comme des automates
C’est pour éviter de penser
Tous ces regards calculateurs
Ce bluff rythmé
J’en ai assez
On s’barre ailleurs et ailleurs et ailleurs…
Tout l’monde te regarde, c’est c’que tu crois
T’es presque sur orbite
T’es dans le groove, proche du coït
C’est parce que l’move t’habite
Et dans cette foule cosmopolite
T’as même plus de limites
Tu r’mues du cul, tu danses du ventre
C’est parce que le doute t’habite.
Tu bouges ton corps, tu t’colles aux autres
C’est pour qu’la foule t’abrite
J’te donne du groove, j’te donne du beat
Pour que le move t’habite
|
||||
17. |
||||
18. |
L'absence
04:02
|
|||
Ce torrent de lave
Qui brûle mon ventre
Ce champ d’épaves
Cette rivière violente
D’où viennent-ils ?
Faudra trouver les mots
Nommer ce qui n’est pas là
Faudra reprendre le flambeau
T’appeler même si tu n’entends pas
Faudra trouver les mots
Nommer ce qui était de toi
Faudra reprendre le flambeau
Même si tu n’es plus là.
Cette lame de fer
Qui tranche mon ventre
Ce diamant clair
A la pointe coupante
Que font-ils ?
Faudra trouver les mots
Nommer ce qui n’est pas là
Faudra reprendre le flambeau
T’appeler même si tu n’entends pas
Faudra trouver les mots
Nommer ce qui était de toi
Faudra reprendre le flambeau
Même si tu n’es plus là.
Faudra trouver les mots
Faudra reprendre le flambeau
|
||||
19. |
Papiers pliés
06:24
|
|||
Papiers pliés
(People Ignore who i Am – Septembre 2013) – CC licence by-nc-nd 2.5
Les noires avalanches
Mieux vaut les oublier
Et mettre ses nuits blanches
Dans des papiers pliés
Enfouis sous la poussière
D'un grenier inutile
Au nom du fils et du père
Ainsi soient-ils !
Tant de petits secrets
Tant de mots bouledogues
Tant de lettres énervées
Et si peu de dialogue
Les fils du père au fils
Sont des filets épais
La toile dévastatrice
D'un papier quadrillé
Y' a si peu d'choses à dire
Et tant à oublier
Des cendres encore tiédies
D'un simple papier brûlé
Les fils du fils au père
Comme des araignées
Qui piquent et qui lacèrent
Un bout d'papier froissé
Notre mère pleine de larmes
De non-dits et d'secrets
Que ta fin mélodrame
Soit sur papier mouillé
Les noires avalanches
Mieux vaut les oublier
Et mettre ses nuits blanches
Dans des papiers pliés
|
||||
20. |
||||
Je veux dédier ce poème,
À toutes les femmes qu'on aime,
Pendant quelques instants secrets,
À celles qu'on connaît à peine,
Qu'un destin différent entraîne,
Et qu'on ne retrouve jamais.
À celles qu'on voit apparaître,
Une seconde, à sa fenêtre,
Et qui, preste, s'évanouit,
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui.
À la compagne de voyage,
Dont les yeux, charmant paysage,
Font paraître court le chemin;
Qu'on est seul peut-être à comprendre,
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main.
À celles qui sont déjà prises,
Et qui, vivant des heures grises,
Près d'un être trop différent,
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant.
Chères images aperçues,
Espérances d'un jour déçues,
Vous serez dans l'oubli demain;
Pour peu que le bonheur survienne,
Il est rare qu'on se souvienne,
Des épisodes du chemin.
Mais si l'on a manqué sa vie,
On songe, avec un peu d'envie
À tous ces bonheurs entrevus,
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre,
Aux cœurs qui doivent vous attendre,
Aux yeux qu'on n'a jamais revus.
Alors, aux soirs de lassitude,
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir,
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir.
|
||||
21. |
On aura essayé
04:28
|
|||
On aura essayé
(People Ignore who i Am – Juin 2010) – CC licence by-nc-nd 2.5
Si on savait
Si on s’demandait
Pourquoi
Si on avait
De quoi penser
A ça
Alors on finirait
De s'ignorer
De se chercher
On éviterait
De se parler
Comme on le fait
Et peut-être même
Qu'on s'aimerait
Après
Si on s'rapprochait
On aurait
Moins froid
Si on s'calmait
Si on baissait
La voix
On éviterait
De se parler
Comme on le fait
Et peut-être même
Qu'on s'aimerait
Après
Ou peut-être pas
Au moins, on aura
Essayé
|
||||
22. |
Naufrage (unplugged)
03:23
|
|||
Mon radeau de fortune
La lueur d’un espoir
On ne voit plus les dunes
Et j’ai peur dans le noir
On ne voit plus les dunes
Et j’ai peur dans le noir
Le bleu profond des larmes
Me noie, me noie
Le bruit claquant des armes
S’éloigne de moi
La rage blanche des lames
Mord dans le bois
Je suis fait comme un rat
Allah est l’alibi
Pour massacrer les foules
Au large de la Syrie
Mon radeau coule
Je pense à ma chérie
Mon radeau coule
Ils m’ont promis la lune
Et moi, j’y crois
Maintenant, j’ai plus une thune
Ça m’servirait à quoi ?
J’avale toutes mes larmes
J’me noie, j’me noie
Je suis fait comme un rat
Ils m’ont promis la lune
Et moi j’y crois
Maintenant j’ai plus une thune
Ça m’servirait à quoi ?
Allah est l’alibi
Pour massacrer les foules
Au large de la Syrie
Mon radeau coule
Mon radeau coule
|
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[IN.dividual) from Reims, France, playing with a loop machine
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